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The Chlorophyllians

Tirages fine art sur papier en fibre de bambou réhaussés au jus de chlorophylle / Fine art prints on bamboo fibre paper enhanced with chlorophyll juice

Chlorophyllienne assise sur un arbre, 2020 / Chlorophyllian sitting on a tree, 2020

Chlorophyllien descendant d’un palmier avec sa récolte de vin, 2020 / Chlorophyllian descending from a palm tree with its wine harvest, 2020

Deux chlorophylliens debout sur un baobab, 2022 / Two chlorophyllians standing on a baobab tree, 2022

Chlorophyllienne travaillant dans un champ d’oignons, 2022 / Chlorophyllian working in an onion field, 2022

Les Chlorophylliens est un récit photographique d’anticipation dans lequel des ex-humains ont achevé leur mutation végétale pour devenir des êtres autres, diluant identité et ego dans la chair chlorophyllienne du Vivant. Il s’agit pour la plupart de scènes de genre issues de la tradition picturale, parfois plus oniriques, réalisées en Afrique de l’Ouest entre 2020 et 2022, au cours de deux séjours en voilier. Les images sont imprimées sur du papier en fibres de bambou et rehaussées avec du jus de chlorophylle. Les traces de pinceau sont légèrement visibles, suggérant le mouvement des fluides chlorophylliens parcourant ces êtres – et leur vitalité – ayant fait le choix de se libérer de leur condition humaine destructrice, en épousant la sagesse végétale pratiquée par les plantes, dont « aucun geste de leur action n’a d’effets en dehors d’elles-mêmes » (Francis Ponge Le Parti pris des choses). C’est ainsi que les Chlorophylliens semblent vivre hors du temps : ils ont effectivement abandonné le temps des humains pour adopter celui des plantes. Une mutation non sans peine, cette pensée leur ayant demandé un long apprentissage, car « apprendre des plantes, c’est d’abord désapprendre l’approche objectivante du monde » (Michael Marder, La pensée végétale, une philosophie de la vie des plantes), offrant un contrepoint décisif au romantique et révolu « désenchantement du monde » de Max Weber.

The Chlorophyllians is an anticipatory photographic narrative in which ex-humans have completed their vegetal mutation to become other beings, diluting identity and ego in the chlorophyllian flesh of the Living. For the most part, these are genre scenes from the pictorial tradition, sometimes more dreamlike, taken in West Africa between 2020 and 2022, during two sailing trips. The images are printed on bamboo fibre paper and enhanced with chlorophyll juice. The brushstrokes are slightly visible, suggesting the movement of chlorophyll fluids through these beings – and their vitality – who have chosen to free themselves from their destructive human condition, by embracing the vegetable wisdom practised by plants, « no gesture of their action has any effect outside themselves » (Francis Ponge Le Parti pris des choses). This is how the Chlorophyllians seem to live outside time: they have effectively abandoned human time to adopt plant time. It’s a change that’s not without difficulty, as this way of thinking required a long apprenticeship, because « learning from plants means first of all unlearning the objectivist approach to the world » (Michael Marder, La pensée végétale, une philosophie de la vie des plantes), offering a decisive counterpoint to Max Weber’s romantic and bygone « disenchantment of the world ».

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